Message 121 : Octobre 2024
Une curiosité légitime habite ordinairement les citharistes pratiquant les différents modèles de cithare à accords : quel est le rapport avec les cithares du Moyen Âge, de la Bible, ou de l’Antiquité ? Dès les débuts de ma carrière, je m’étais lancée dans d’importantes recherches sur ce sujet… d’autant que les investigations menées dans les années 75 par certains enseignants français avaient répandu l’hypothèse d’un lointain descendant du psaltérion médiéval, si souvent représenté dans les bras des anges, des Rois David ou d’Orphée… Psaltérions qui, quant à eux, trouveraient justement leurs sources dans les cithares hellénistiques et hébraïques…
Au premier abord, la partie mélodique semble effectivement apparenter notre cithare au cordophone médiéval, et donc, à ses ascendants de l’Antiquité… Sans doute aussi, est-il doux de songer aux liens spirituels qui nous relient au roi David et à Orphée, glorieux citharistes d’antan ! Cependant, suite à mes lectures, visites de musées/expo, et rencontre de collectionneurs, il m’est apparu dès 1997 que cette hypothèse se doit d’être infirmée.
Ainsi, avec le bénéfice de l’approfondissement et de la maturité, j’ai l’immense plaisir de publier ce mois-ci le texte (illustré) de la conférence que j’avais prononcée en 1998 pour les journées associatives : “Aux origines de la Cithare à accords… Une étonnante genèse” !
La remontée aux sources inattendues de notre instrument est un sujet passionnant, qui permettra à chacun de se cultiver en faisant tomber bien des tabous ; de se repérer dans le temps, comme dans les innombrables mentions et représentations de cordophones… Une belle idée pour vos étrennes, pour un prix… tout à fait modique !
Un autre sujet qui me tient particulièrement à cœur connaît également de sérieuses avancées en ce moment : la dysproprioception, à laquelle j’ai été sensibilisée par une amie en 2008, et qui, selon mes observations depuis cette date, concerne curieusement entre un quart et un tiers des citharistes… avec toutes les conséquences déplorables qui en résultent quant aux capacités de déchiffrage, et rythmiques…
Or, ayant eu récemment l’opportunité tout à fait fortuite de rencontrer un médecin spécialisé en ce domaine, j’ai eu la surprise d’être confirmée dans mes observations, aussi étranges soient-elles : c’est pourquoi je me permets, pour la première fois, de les mentionner par écrit de façon publique. En bref : la cithare « attire » les dysproprioceptifs, en même temps qu’elle leur pose problème…
Et voici que contre toute attente, mais pour ma plus vive satisfaction, une collaboration s’engage entre médecine et pédagogie : j’y ai déjà puisé quelques précieux conseils pour l’accompagnement de cette atypie. J’invite donc tout cithariste qui pourrait se sentir concerné à ne pas s’accommoder de semblables difficultés, mais à me contacter pour un échange, qui sera certainement enrichissant et fructueux de part et d’autre ; contribuant, en outre, à améliorer les modalités d’apprentissage d’un grand nombre.
Enfin, à guetter courant novembre : la prochaine parution du recueil « Petits noëls traditionnels à la cithare » (niveau simple, pour cithare 6 accords et plus).
Autres infos, autres émotions en novembre…